porte

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mercredi 29 novembre 2017

Paysage habité


Le bruit des étoffes qui tombent
Etouffe celui de nos pas.
Les lampes oscillent au vent
Les fils geignent, les regards aussi.
Au loin des ombres se lèvent
Il est presque trop tard.

Les postes de guets disséminés sur la crête
Ne les ont pas vu venir.
Elles glissent furtivement dans les branches
Et dansent sur les ruisseaux.
Un coup de vent les emportera
La joie alors jaillira
De toutes les fentes du monde.

mardi 28 novembre 2017

tarots de novembre


L'oiseau qui picore les nuages




 Quand le serpent enserre le phare
Il ne tarit pas sa lumière.
Mais  l’anneau qui l’entoure
L’empêche de digérer sa proie
Et bientôt il périt.
L’arbre, lui, avec un peu d’eau et de lumière
Survit.



L’arbre à l’envers en connaît un bout
Sur les dessous du monde.
Il s’y complaît.
Le robinet goutte à goutte abreuve
Ses racines d’un nectar métaphorique.
Alors que des messages T.S.F désorientent

Les acteurs de l’échiquier mondain.





Le serpent et la clef s’en balancent.
Ils ne pèsent pas lourds
En regard d’un pied sûr.







Le pied qui se fait la malle
A sa sûreté pour tout viatique.

L’oreille attentive écoute
Les pépiement de l’oiseau
Qui picore les nuages.


vendredi 17 novembre 2017

Quand deux images s'en mèlent.





Dans ce photo-tissage la lumière d’un candélabre éclaire l’autre et nous éclaire aussi.
Le monde n’est pas lisse, il est imbriqué dans un feuilletage à la Moebius.
Dans cette métaphore de l’intrication, j’ai pris deux photographies d’Alexandre Croquelois montrant deux réverbères archétypes, hiéroglyphes de la lumière montrant le but, le chemin et ses environs, hiéroglyphe aussi du regard qui fait le visage.
J’ai tissé ces images alternant l’une et l’autre patiemment. ( Le rythme, le geste comme substrats du sens)
Le réel et nous sommes tissés l’un dans l’autre. C’est pas simple !




mardi 14 novembre 2017

Oh, Logos!






Dans des cryptes où moisissent des souches sombres

Des rampants se redressent et recherchent la lumière
Ils clament leur ancienneté
Et racontent la jubilation de l’attente récompensée.



Près des feux ils bavardent

Et se redisent les mots qui les ont fait éclore

Ils se regardent et les répètent encore.





Oh, Logos !

Leurs membres se faufilent, ils pensent
Ils pensent aux organes qu’ils auraient pu avoir
Qui se sont perdus dans des méandres
De mondes inachevés
Les yeux, leurs yeux roucoulent d’allégresse
Ils sont le voir.


La perplexité gagne les assombris, les assoupis

Les avachis, les ramollis
Les habitués d’un système qui se grippe
De se trop reproduire.
Qui s’agrippent à leurs biens

Et ne font que déranger les autres.

vendredi 10 novembre 2017

Points triangles et tiges




Lorsque l'on jette une famille de points sur le plan en sorte que trois d’entre-eux ne soient jamais alignés, le nombre de triangles que l’on peut former vaut le double du nombre de points moins le nombre de points à la périphérie moins deux encore. 


 La mystique du trait, la courtoisie des points qui cherchent à se joindre font bonne figure que ce soit sur la page blanche de l’enfant, au ciel sombre du firmament, sur la neige n’attendant que les pattes de la perdrix joueuse ou sur le sable constellé de coquilles.
Toutes les figures possibles, toutes celles que l’on voit , que l’on devine, que l’on souligne sont des marques, des signes.

La carte polynésienne relie les îles, aux vagues, aux vents, aux petits hommes qui scrutent les étoiles.

A nos cailloux, nos coquilles et nos tiges, construisons la carte du temps !

mercredi 1 novembre 2017

Le tarot aimanté


La crise est loin d’être terminée
Les stratèges s’en moquent ils s’emploient
Sur leurs échiquiers d’ardoise
A stimuler la chute des cigales
Qui stridulent dans les racines
De l’arbre inversé.
Le soleil s’en moque.



L’oiseau longe le vent et s’éloigne

Remontant le tunnel de lumière.

Le phare aveugle montre mais ne regarde pas
Le pied longe la route mais ne la retient pas.



La queue de l’âne fait une mauvaise canne

Seul un fol s’appuierait sur ce méchant bâton.
Mieux vaut suspendre son temps
Aux branches basses de l’arbre.