Là, les compagnons
s’épanchent
Ils échangent leurs soucis,
Vases communicants aux
orifices meurtris.
Des pensées corrompues
inondent leur esprit,
Les regrets les envahissent
aussi.
Alors sur leur passé ils se
penchent.
La gloire, les honneurs fades
La reconnaissance des
médiocres
Ont gâté leur vieillesse.
Ils voulaient du vrai, du
soutenu, du joyeux.
Sur leur lit de paille humide
ils ruminent.
La jument à lunettes harassée
Force le tempo, les entraîne
sans repos.
Déglingués, désarticulés, ils
s’agitent.
Epouvantails malades pour
jachères dépeuplées
Ils
plongent au loin leur regard égaré.
Des vapeurs s’élèvent du sol encore boueux
Les hautes herbes
couchées
Maudissent les vieux chasseurs vautrés.
Il va falloir se fendre, s’effilocher,
Se surprendre, se dépasser.