Aux tarots du monde
Les
arcanes se font des crocs en jambe
Mais
des clins d’yeux aussi.
Les
mineurs sont la pluie, le vent,
Les
nuages comme des meringues
Et la
neige sans soucis,
Les
roues des autos démolies,
Les
jambes des marionnettes au rebut,
Les
grues s’enfonçant à fond de cale,
Les
quais à deux étages où l’on glisse,
Les
colibris en plein vol.
Les
majeurs sont la mort, l’amour,
L’amitié
corrompue,
Les
barrages fragiles prêts à rompre,
Les
rivières aux longs cours qui n’en finissent pas,
Le
temps figé entre deux carcasses,
Les
foyers où l’on se réchauffe les mains,
Mais
les vagues terribles aussi,
Les
tempêtes à tout rompre et les maisons solides.
Aux
tarots du monde on est écartelé.