porte

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jeudi 27 décembre 2018

Il est temps


Ils sont venus sans leurs morts
Et se sont installés.
Les pierres se sont fendues
Mais l'eau n'a pas jailli.
Des décombres épars sourdent des filets de lumière.
Il est temps de filer.




mardi 11 décembre 2018

L'arc en ciel


Un serpent ondule dans les rayons de pluie
Taisez-vous!
Des gouttes et des couleurs...



 L'onde et l'orage sont passés.
Applaudissez!

vendredi 30 novembre 2018

Eléments



Pour trouver des sources
Que faut-il?
Des coudriers fourchus
Des langues serpentines
Des pierres à feu andines
Des vielles vrilles de vignes?

Pour trouver du feu
Que faut-il?
Des lames de silex acérées
De l'amadou de bouleau
Des baleines de corset
Des bâtons d'encre de Chine?



Pour trouver du rouge
Que faut-il?
Des sonnettes et tambours
Des limes brisées
Des chaînes d'arpenteur
Des cartes oubliées?

Pour trouver le jour
Que faut-il?
Des passages obstrués
Des caves inondées
Des lambeaux de lambris
Des poètes endormis?



mardi 27 novembre 2018

mercredi 21 novembre 2018

Les pilleurs de lumière



Ils entrent dans nos maisons
Par des rets minuscules
Ils fouillent nos appentis
Et volent la lumière
Sans rompre nos cadenas
Sans fracturer nos portes.
Ils ne laissent que les ombres
Entassées dans les coins.




Ces pilleurs de clarté
Ces maraudeurs de jour
Abandonnent derrière eux
Un sillage de nuit.
Partout désolation, amertume et douleur.


Des téméraires veulent allumer des torches
A tâtons.
Tous craignent le brasier.
Mais ils continueront
Et nous les recevrons
Les pilleurs de lumière.

mercredi 31 octobre 2018

N'y allez pas par quatre chemins

N'y allez pas par quatre chemins
Cambez les murs de pierre sèches
Ôtez les margelles des puits.


Les ruines éboulées qui bornent l'horizon
Abritent les linges de figures ébouriffées
Leurs songes alanguis parfument leurs ombres.



Que n'êtes vous devenus des arbres arrachés
Dont les feuilles jaunies semblent des fleurs fanées?
Oh, marche silencieuse et nocturne
Embrase nos coeurs meurtris.


vendredi 12 octobre 2018

retournement

  La sphère peut se retourner sur elle-même sans déchirure, on voit ci-dessus une des étapes la surface de Morin.

  
Le plus dur est de se retourner sans déchirure.
Dedans, dehors!
On peut bien le faire avec une sphère.
Oh! Voir avec les pieds.
Lire le monde au ras du sol.
Ensuite vivre à petits coups
Par lampées tenaces
Par aspirations lentes et décidées.


jeudi 4 octobre 2018

Nul ne peut mentir longtemps




Nul ne peut mentir longtemps.




J'ai allumé des feux
Et rempli des armoires.
J'ai ravivé des braises
J'ai terni des miroirs.
J'ai confié des idées au vent
J'ai suivi les nuages.
Séché des pleurs d'enfants
J'ai calmé leur visage.

J'ai croisé des serpents
Je les ai accablé
Ils sont partis fourbus.
Je me suis allongé
Sur des galets moussus
J'ai rêvé cataractes et trombes languissantes.
J'ai cru aux épouvantails blessés
Et j'ai pansé leurs plaies
Avec les lambeaux de leurs linges.

Nul ne peut mentir longtemps.





mercredi 26 septembre 2018

Hommage à Gaston Chaissac


Gaston tu nous fais péter le cigare. 
Tu nous bouscule la face, 
Tu nous remue l'hémisphère boréal.
Ta simplicité nous éprouve.
Ta simplicité sublime le frugal, l'élève à l'authentique.
S'il n'y a pas de quoi fouetter un chat
Il y a de quoi secouer l'encéphale.

vendredi 21 septembre 2018

Les fils des mines oubliées.


Ils ont étendu leurs ombres
Sur des fils et les ont caressées.
Ils ont cru qu'ils pourraient les suivre
Ils n'ont vu ni les gouffres ni les puits.

Les fils des mines oubliées sont partis
Ils ont quitté leurs mères
Sans se retourner, sans même se baisser
Pour prendre un peu de terre.


Ils ont lâché leurs enclaves
Abandonné les masures
Où les lampes brûlaient.
Ils avaient des besaces lourdes de pierres
Découvertes au fond de galeries abaissées.
Leurs poches boursouflées étaient pleines
Des graines de lentilles et de lin
Qu'ils entendaient semer.



Les canaux les croisaient, les suivaient
Et leurs pas s'allongeaient
Et les gens regardaient
Les fils des mines oubliées.


vendredi 7 septembre 2018

créatures des gouffres


Des êtres aux destins enlacés
Se regroupent près des puits limpides.
Ils vivent aux bords des gouffres
Familiers des abîmes.

Leurs griffes émoussées
Effleurent des visages clairs
Où les ombres ont passé
Sur des fronts altérés.


Vous ne pourrez pas les suivre
Leurs pattes effilées touchent à peine
Les rochers abrupts solides et secs.
Ils vont au nécessaire
Et méprisent le futile.

Leurs petits au squelette gracile
Sont déjà aguerris 
Prêts à vivre.

mardi 28 août 2018

Ambesas

Lilcula et Naali


Se sentir centaure marin
Vivre encore clair-obscur
Ouvrir la bonde du bain
Faire couler la saumure.

S'imaginer polype
Volatile enroulé
Radiolaire enflammé
En tunique hexaèdre.

Se voir cryptogame engoncé
Perce-pierre prête à tout
Tussilage conquérante
Sensitive aux aguets.




Plonger dans le pétrin
Faire péter la mouture
Claquer des deux mains
Sans cabrer la monture.

Forger des armes molles
Pour tordre les parti-pris
Liquéfier leurs paroles
Fracturer leurs propos frelatés.

Rompre les habitudes
Casser les préjugés
Mimer leurs attitudes
Les laissant hébétés.

Forcer les digues dures
Enjamber les clôtures
Arracher les briques des murs
Retourner son armure.


Se lancer au combat
Sans trêve, sans mollesse
Laisser les douteux compromis
 Aux cloportes ahuris.


Lilcula et Naali

                                                   Chaque minute compte
L'hésitation fatigue
L'atermoiement meurtrit
Allons-y!

jeudi 23 août 2018

le cercle des amis




Ils ont grandi, ils ont pris de l'air, ils se sont amassés en troupeau chacun d'entre eux entouré de six autres.
Les jours qui les séparent se sont amoindris. On n'y coincerait pas une allumette fût-elle suédoise.
A ce rythme les mouvements sont lents, un peu cahotés, chaotiques, pseudo-répétitifs.



Pas de vraie loi de croissance, ni de bonne loi du mouvement un peu gélatineux, il faut bien le dire.
Au début ils étaient sept, puis le cercle s'est agrandi.
Il couvre, il couvre, il couve.
Certains soufflent verticalement pour créer un appel d'air.
Il faut gérer les flux, les répartitions. Il faut éviter les manques, se préoccuper du bien-être.



mardi 21 août 2018

Les grandes découvertes



Tous les corps amoindris
Se font face en tournant
Leurs pieds chaussés de galets blancs
Leurs servent de monture.

Et parfois ils oublient
De serrer leur ceinture
Les mains dans leurs poches remplies
Ils font sonner leurs découvertes.

Les routes sont glabres
Les chemins vides et creux
Et les ombres se ramassent
Le long des caniveaux.

Non il ne faut pas se taire
Non il ne faut pas leur plaire
Juste un peu de ciment
Pour figer leurs attitudes.



mercredi 15 août 2018

Les malveillants

Ils ont épousé nos ombres
Ils ont asséché nos puits
Ils ont rompu nos vases
Et muré nos maisons somnambules.

Ils ont lâché leurs chiens
Ils ont crié de loin
ils ont enflammé des torches
En foulant nos chemins.

Ils ont rempli leurs poches de nos rêves
Ils ont brisé nos songes
Ils se sont emparés de nos utopies
Pour les retourner comme des gants.



 Nos chandelles pleurent
Et nos yeux sont meurtris
Les lettres dansent contre les mots assagis.

Toi qui crois aux images
Mais ne crois pas aux bruits
Rassemble tes effets
Fais ton bagage.


vendredi 3 août 2018

Les princes réguliers




Les princes réguliers
Ont aboli les ombres.
Ils rêvaient d'un pays
Sans oubli, sans douleur.

Les princes réguliers
Ont aboli les heures.
Ils ont tué l'ennui
Répandu la douceur.


Des barbares sont venus
Qui ont brisé les jarres
Où flottait le raisin
Et les groseilles aussi.


Ils ont renversé les auvents
Affolé les troupeaux
Arraché les barrières
Saccagé les jardins.



Et ils attendent l'heure
Et les gens résignés
Pour enfoncer leurs glaives.

jeudi 2 août 2018

La maison de verre.


 Euplectella Aspergillum ou Panier de Vénus tu secrètes lentement ta charpente de verre.
Cet hommage zoominéral rendu dans les profondeurs marines, à André Breton, se fait dans le silence et les jeux de lumière.


Grande tour flexible aux étages réguliers, tu  ondules au rythme de la houle qui agite la surface.


Euplectella tu inventes l'angle droit!

mercredi 25 juillet 2018

Indices , marques et blasons.


Pressons-nous!
Les albums à colorier sont ouverts aux pages bleues.
Le soir ourle les motifs d'ombres partisanes.
Et le jour cesse dans un silence accueillant.

Les cris si délicats des mots emprisonnés dans les choses
Retentissent aux quatre coins du monde.
Ils profitent de la nuit pour ourdir
Le complot du sens à venir.

Bien sûr, il nous reste des jours
Pour ouvrir les coffres qui résistent,
Pour traquer les signes, les insignes, les emblèmes.