porte

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vendredi 19 décembre 2014

Le poème polyédrique



Après l'ail-cou voici le poème polyédrique. Ces nouveaux genres littéraires sont vraiment très pratiques.
Celui-ci est en forme de cuboctaédre. On pourrait l'intituler : "Retournez vos pas et révisez vos ombres"
Vous pourrez vous le monter vous-même grâce au patron ci-dessous. En tripotant l'objet entre les doigts on peut lire le poème dans tous les sens. Cela me rappelle un peu les lithopoèmes qui permettaient des millions de lectures. Je n'en avais fait que quelques exemplaires,bienheureux ceux qui les possèdent.





jeudi 4 décembre 2014

Lithophanie

A  Lucilla


Parce que tu n'as pas cru qu'un sanglot suffisait,
Parce que tes yeux montraient l'horizon lithophane
Nous avons franchi des lignes creuses et obscures,
Déchiffré des tombes entrouvertes sur des jardins fleuris.
Nous avons escaladé des roches graves et dures
Conduit de frêles montures sur des chemins ébahis.
Nos pas nous ont porté où se reposent les anges
Les ailes sanglées de bleu.

Des rives éparses, des falaises abouties, des jetées audacieuses 
Ont illuminé nos nuits quand
Les galets rassasiés nous racontaient
Leurs rêves d'écume et de brouillard.
Nos chants lents et râpeux résonnent encore
Dans des gorges habitées que nous fréquentions jeunes.

Ne pas se retourner, se dresser bras en l'air!
Brandir encore les mots justes et limpides!
Bannir le flou, arracher l'ombre de la lumière
Parce que tu n'as pas cru qu'un sanglot suffisait.







vendredi 28 novembre 2014

Le funambule


Dans un pré du Jorat, entre deux arbres, tendu
Le long fil élastique et sûr porte le funambule.

Cousant à petits points  son unique chemin.
Métronome céleste, maître des oscillations,
Soudain il bascule et jure!
Passant par-là, je le console
Lui me rassure.

jeudi 20 novembre 2014

chute de balance en symétrie

Dans le silence on tourne et se retourne.
L'arrière n'est pas l'endroit quand en-haut est en bas.

Nos faces se rebiffent , rechignent à l'inversion de la sphère, Sans parler de son retournement qui met le dedans dehors.

Plus tard, plus calmes, nous suivrons le ruisseau,
Inondés de lumière.

vendredi 14 novembre 2014

La lettre S ou Sissi abandonnée

Le père de Sissi

Assez de suie sur Sissi!
Si Sissi scie assise,
Si Sissi scie six scies à Assise
C'est que le sirli qui siffle comme un sistre
Lui suffit.

Sissi couchée
 Mais le sire luit quand 
Lui, le sirli et sa soeur fuient.

Sissi

vendredi 31 octobre 2014

L'informe à tics

L'informe à tics






La force du courant nous contraint au repli
Nous ne serons pas emportés et nous crierons encore.
L'obscurité des discours sans paroles ne nous ébranle pas.
Mais sans farces lumineuses et sans joies bien senties
Nos fronts se rembrunissent et n'abritent que des ombres.








La marée digitale qui s'étale et noie l'esprit
C'est le monde de l'informe, de l'informe à tics
De l'infirme à tocs.
Les sémaphores ardents qui surveillaient les routes
Sont démembrés
Mais leurs axes rouillés tiennent encore.
Nous aussi nous tiendrons.






mercredi 8 octobre 2014

le sillage



Si l'âge du capitaine assis oscille aussi, si l'eau porte le sillage, le sillage si âgé soit-il, persiste. Le bateau scie l'eau mais rien ne scie le sillage.
La vague d'étrave en V envahit le plan d'eau de ses raies régulières. Mais le poisson-scie coupe et recoupe les raies ses cousines.
Si le poisson-scie scie assis, six poix sont si sûres, qu'acides elles sont , même assises.


Ail-cou du jour

Sillage
L'allée fluide enclavée en ses vagues
Demeure et persiste à fleur d'eau.

Le navire en gravant le liquide
De tourbillons limpides,
Marque son chemin, sa trace
Comme un pèlerin sans besace
Sans gourde ni bâton.

vendredi 19 septembre 2014

L'habit éreinte

image du réseau

Ceci pourrait très bien être l'image du réseau vu depuis mon ordinateur. Ce serait une vue fragmentaire, myope et partiale.

L'habit éreinte

Internet est le Labyrinthe mais c'est aussi son propre Minotaure diffus. Il nous perd.
 Il nous permet de nous perdre. Filons enfin sur ses fils, filons sans fin comme de bons fils d'Ariane.
Retourner sur ses pas n'est pas fuir, revenir c'est encore avancer.
 Dans le labyrinthe on ne fait que progresser face en avant. Si l'on s'égare, gare aux garde-fous ils sont peut-être minces, fragiles et mous. Gare aux gardes-flous au garde-à-vous qui contraignent à mordre sans rire.

le minotaure

vendredi 29 août 2014

S: le sel des mots






S, belle lettre anguiforme
Tu respires en sifflant.
Source sonore ta symétrie rassure.
Parfois tu zozotes et zézayes,
Jamais en compagnie d'une soeur.
Silencieuse, tu es le sel et le sucre des mots.
On te saupoudre sur les phrases
Cela te séduit.






jeudi 7 août 2014

Faux-cil et Marre-tôt





Faux-cil avant le saut



Les faux-cils que l'on rencontre dans les supermarchés, les piscines et les lounge-bars ont une  curieuse habitude, que les sociologues américains nomment " spy-hopping", que l'on pourrait traduire par " saut d'observation". Par exemple au super-marché un faux-cil, d'un air détaché, opérera un petit saut rapide des deux pieds et jettera un rapide regard circulaire pour s'assurer que l'on l'observe. Il retombera alors au sol confiant dans son apparence qu'il soigne au dernier degré.
Les faux-cils de bars sont plus discrets, leurs sauts sont subreptices. Cela est d'autant plus remarquable que la position mi-allongée, mi-vautrée n'est pas favorable.
Ces faux-cils ne peuvent être attrapés que par l'appât-rance.




Marteau s'apprêtant à expulser son rire

Les marre-tôt se rencontrent dans les églises en dehors des offices, dans les cavernes, les caves et les musées d'Art.
L'organe du rire chez ces êtres vivants est constitué de glandes volumineuses disposées en dessous des yeux vers les oreilles. Ces glandes secrètent un liquide qui, en se mettant à bouillir, explose en un vacarme épouvantable. L'animal est alors entouré d'un rire sardonique ou d'une série de staccati qui bouleversent l'espace au point de le rendre inhabitable pour les autres. Celui qui a la possibilité de contempler une accumulation de ces marre-tôt, a l'impression de se trouver dans une forge industrielle du XIX ème siècle tant le bruit est assourdissant.
On prend les marre-tôt à l'âme-son.


vendredi 20 juin 2014

Calmars








Calmes, réfléchis, invisibles mouchetés
Au fond des mers tapis

Loligo vulgaris, calmars, encornets,
Maîtres en camouflage, vous
Attendez et n'êtes plus que deux yeux
Rêveurs et attentifs
Scrutant les eaux fécondes.

jeudi 12 juin 2014

Salade de fruit

ail-cou du jour
Salade de fruits


Papaye, goyave, mangue, ananas,
Salade de fruit du marchand sri-lankais

Tu charmes mon palais
Mêlant sucré, moelleux, fade et délicat.
Bien sûr, il y a les cerises, les fraises, les abricots
A leur acidité douce, à leur saveur sereine
Je préfère la salade de mon marchand noiraud.

vendredi 6 juin 2014

fougères

Voici l'ail-cou du jour.




Fougère


A la saint Valentin on ne t'offre plus
Fougère! Les temps sont révolus.

Mais ta crosse enroulée
Montre un centre, un sens évanoui
Que tes feuilles épanouies
Rappellent au coeur de la forêt
Au promeneur ébahi.

vendredi 30 mai 2014

La blonde au fuseau





L'étude patiente, minutieuse, attentive
De détails infimes, transparents et diaphanes

Ouvre de belles perspectives
Sur les couloirs ramifiés de l'être et du sens.
Les miniaturistes, graveurs fins et dentellières
Familiers de ces régions fertiles 
En ornent les parois.

mercredi 14 mai 2014

La lettre R







L'air de rien , tu es la lettre du renouveau.
Refaire, renaître, reconnaître, reconstruire,
Recentrer, rebâtir, repartir, restaurer, reproduire.
Tu fais la belle avec ta jambe en l'air.
tu te donnes de grands airs.








 Pourtant tu n'as rien d'une cocotte
qui caquette en quêtant.
Tu râclerait plutôt le gosier 
Pour raffermir la voix.






Dans sourire, finir, mourir
tu quittes les mots en jouant les filles de l'air.


jeudi 24 avril 2014

fenêtre

voici l'ail-cou du jour.


Ouverte à deux battants
Elle crie son oui éclatant.

Fermée d'un grand coup de vent
C'est non! Pas avant
Que les poules n'aient des dents.
Entr'ouverte, elle murmure peut-être ?
L'espoir derrière un paravent.

mardi 8 avril 2014

Lavis

Lavis

Quelques nuages bas traînent à l'Est.
La proue pique vers la ville.

Le gris des eaux, le gris des cieux,
Celui des gens, celui des yeux,
Mosaïque et lavis se retournent sur nous
Embarquent gens et personnes
Pour un impassible voyage.

vendredi 28 mars 2014

cinq violettes

Voici l'ail-cou du jour.




Cinq violettes sous le buis
En cette crypte ont fleuri.

Déjà le feu ne ronfle plus
Et ses braises refroidies
Epandues, éparpillées en pluie
Engraissent la terre où
Cinq violettes ont fleuri.

mardi 25 mars 2014

L'ail-cou

L'ail-cou est un court poème de deux strophes et sept vers.
Autant de vers que de vertèbres dans le cou. Il n'y a guère que les lamantins et les paresseux qui échappent à la règle des sept vertèbres cervicales chez les mammifères. La première vertèbre, celle qui porte la tête, s'appelle atlas. La seconde qui lui permet de pivoter se nomme axis.
Les deux vers de la première strophe sont atlas et axis.
La deuxième strophe contient cinq vers appelés caïeux comme les caïeux de la tête d'ail.

Voici un premier ail-cou:


Le temps

La brume s'étale sur l'étang.
Les carpes au fond méditent.

L'humide clarté s'enfouit.
Des lueurs se vautrent sur la vase
Quelques coups de nageoires
Font des petits nuages
Qui se dissipent lentement.

mercredi 19 mars 2014

civilisation

Six villes? Ah! Lise si on ...

L'éruption

Un moiré huileux recouvre mares, lacs et étangs.

Cette si vile irisation gagne les cours d'eau les plus propres
Et même les plus ténus.
Hier, encore, les isthmes étaient fermes, opaques, prêts à tout.
Aujourd'hui ils sont fragiles et se rompent.
Et les îles si viles, six villes-îles dérivent et vont.

premier héros du vaporisateur


Les héros du vaporisateur percent au jour les menées honteuses
Des chasse-pots enivrés
 Noient le poisson sous un tissu de vantardises.



un chasse-pot


Des tartarins tarabiscotés enveniment les choses
Et font perdre patience aux choses.
Les gens repus et gentils vont et viennent sans voir
Que les îles à la dérive ont emporté le meilleur.
Les six îles, si viles et décisives
Font eau de toute part.
On colmate avec la précieuse nourriture
Et bientôt la femme mine.
Retournez vous statues de sel
Vous ferez de vieux os blanchis!

vendredi 31 janvier 2014

Lituus,escalier et spirale

La spirale rend
Lorsque l'aspirant râle.
Quand l'aspic rend, l'aspic râle.
La spirale, elle, aspire , hâle et rend.

Spirale hyperbolique et lituus


La spirale hyperbolique s'approche plus vite du centre que le lituus.
Dans l'une l'éloignement est inversément proportionnel à l'angle dont on a tourné dans l'autre il est inversément proportionnel à la racine carrée de l'angle.






La spirale hyperbolique peut être considérée comme la projection centrale d'une hélice régulière. Pour cette raison elle est l'image en perspective plongeante des escaliers en colimaçon.
C'est la beauté de cette courbe qui garantit la qualité des photos d'escaliers en vue plongeante.


Pour qu'un escalier en colimaçon ait pour image perspective une spirale lituus, il faudrait que la hauteur des marches décroisse inversément  proportionnellement à la racine carrée du nombre de marches déjà gravies.
Cela serait esthétique d'une part et reposant de l'autre.
Lituus.450 MA