porte

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vendredi 13 décembre 2019

Ne me croyez pas?


 J'ai frappé sur des caisses
 et réduit des poutres en copeaux
J'ai pulvérisé des mots sur les cages
des oiseaux trop bavards


J'ai affaissé des ponts 
j'ai lancé des passerelles
et brisé les margelles des puits trop silencieux


mercredi 27 novembre 2019

Les Veuves







Les Veuves sont prêtes à ronger les amarres
Elles cingleront vers des horizons clairs
Où les attendent des barriques de lumière.


mardi 19 novembre 2019

Les tuniciers


Les tuniciers
J’ai voulu ouvrir les portes ouvragées
Et j’ai été blâmé.
Un souffle puissant m’a jeté à terre.
J’ai crié : Allez-vous-en ! Allez-vous-en !
Et j’ai pu respirer.

J’ai voulu parcourir les allées empierrées
Qui conduisent au mausolée branlant.
On m’en empêché.
Un rire sarcastique a empli mes oreilles
Et j’ai dû m’incliner.

Des fioles étaient brisées
Sur le marbre des tombes
Un parfum suave et lourd
S’épandait alentour.
Ebahi, j’interpellais des créatures hostiles
Qui voulaient m’égarer :
Taisez-vous, tuniciers nyctalopes !
Mollusques vénéneux !
Reculez, rampez vers vos fosses insipides.
Ne comptez pas sur moi pour grossir vos rangs.


mardi 29 octobre 2019

ombres


Je n’avais rien prévu pour fêter la victoire.

Les ponts s’étaient rompus.




 J’avais ouvert les portes des robustes armoires
Où reposaient assis des enfants endormis
Leurs doigts collaient encore
Des bonbons engloutis
Et leurs sourires dans le sommeil dissous
Exhalaient un parfum de fruits à peine cueillis.





mercredi 16 octobre 2019

octobre


Moisson d'octobre 1984-2019

Ils se sont trompés sur les mots 
Qu'ils ne comprenaient plus.
Ils ont cru aux foutaises qu'ils ne démêlaient pas.
Ils ont  abandonné.
Ils sont repus mais mornes.

mardi 24 septembre 2019





Je me demande
Si on n’aurait pas flingué le monde ?
Je me demande
Si depuis qu’on puise on n’aurait pas abusé ?
Je me demande
Si on peut remettre ce que l’on a pris ?
Je me demande
Pour combien de temps il y aura de la place ?
Je me demande
S’il ne faudrait pas s’arrêter un peu ?


mercredi 4 septembre 2019

Ruines et regrets

 
Les remords sont vains
Les vestiges épargnés, les ruines écroulées
Au bord des chemins oubliés
Sont des morts effarés
Qui nous appellent au calme.

Les regrets qui envahissent la bouche
Ne s'ouvrent que sur des couloirs vides
Donnant sur des portes béantes
Sombres et hostiles.

Couvrez-vous!
Le froid humide qui suinte des murs
Pourrait vous emporter
Couvrez-vous!



vendredi 16 août 2019




Nous étions rassemblés  autour des puits
Et les langues se déliaient.
Des bergers approchèrent
Ils venaient s'abreuver.


 On leur versa de l'eau
Leurs visages s'éclairèrent.
Ils parlaient de hameaux
Où les gens désespèrent.



Quand  leurs arbres ont séché
Ils ont cru au mystère.
Mais ils ont déchanté
Ce n'était que la terre.





J'ai poursuivi des anges 
Qui ne m'ont pas reconnu.
Et j'ai repris mon souffle
Sous des arbres , éperdu.


J'ai tenté d'escalader des ruines
Aux moellons descellés.
J'ai crié, hurlé, les choucas apeurés
s'en allaient  en piqué. 

mardi 30 juillet 2019

Les Mêmes et les Quelques




Les Mêmes sont très nombreux
Ils suivent.
Les Mêmes ont le regard dépoli
Ils baillent.
Ils entonnent des chants sans musique ni parole.
Ils ânonnent, ils répètent.
Ils bégaient, ils ressassent
Des phrases creuses qui les déprécient.
Ils idolâtrent leurs sensations
Et se scrutent le nombril.
Au fast-food de l'esprit
Ils ne prennent pas, ils rapportent,
Ils régurgitent les opinions fournies
Par les voyous qui les manipulent.





Les Quelques sont rares, plus rares.
Ils sont curieux, ils ont l'oeil vif
Et la vue aiguisée.
Ils créent des mondes, ouvrent des perspectives
Mais n'ont pas réponse à tout.
Ils envisagent des possibles nouveaux,
Les proposent.
Les Quelques dérangent un peu
Ils sont indociles et impertinents.
Ils souffrent peu le bourrage de crâne.
Ils sont du bois dont on fait les poètes,
Les grands mystiques et les explorateurs.
Ils disent qui ils sont, pourquoi ils sont.
Ils ont une âme de guerrier qui combat la pensée convenue.
Ils ont  une direction qui s'oppose à l'agitation brownienne voulue par le capitalisme consumériste.
Pensez, faites quelque chose!


mardi 16 juillet 2019

Imminence de l'orage


J'ai retourné les feuilles
Et fendu les rameaux.
J'ai ramassé les pierres 
Et tendu les cordeaux.

Caché, j'ai attendu
Que les moineaux s'y posent,
Je les ai contemplés.
Perles vivantes de mon boulier sacré.




Mais les cloches ont tinté
Et le vent s'est levé.
Des ombres se sont hissées
Sur les barreaux branlants
Des échelles qui mènent aux nids.

De grosses gouttes sont tombées
Ont marqué la poussière
De hiéroglyphes incontestables.
Imminence de l'orage 
Qui bientôt les effacerait.


jeudi 4 juillet 2019

Métamorphose






Au plus profond des pierres
Des visages alanguis  se reposent
Qui ne demandent qu'à être découverts.


Parfois des monstres irrités
Leur rongent le visage
Sans entamer en rien leur sérénité.


Beaux visages de pierre
Belles faces minérales
Il n'y a qu'à vous aimer.


mercredi 5 juin 2019

Les mots ont renoncé aux choses



Ils se sont appuyés le long des balustrades 
Des cris ont retenti, des éclairs ont jailli 
La brume s'est dissipée, des rocs noirs ont surgi 
Ils ne les ont pas vus 
Ils se sont ignorés 
J'ai peur qu'ils ne se vengent


Les mots ont renoncé aux choses
J'ai peur qu'ils ne se vengent.
 La brume s'est dissipée,
Ils n'expriment désormais plus que des sentiments,
Des idées, des qualités, des quantités.
Que dire des choses sans les nommer?
Elles ne sont même pas somme de leurs qualités.

mardi 28 mai 2019

Vieil homme





Vieil homme reprends ton souffle.
Cesse de gesticuler comme un sémaphore fou
On risque de mal t'interpréter.
Force ton sourire, gonfle tes narines
Et cries!


mercredi 15 mai 2019

C'est l'heure. Hop!


Le gâchis universel, la gabegie répandue, l'envie comme mode d'être, l'appât du gain, la bêtise comme guide, l'ennui comme ferment, l'autosatisfaction, la fatuité, l'ignorance comme mesure de la vérité, la sensiblerie veule gangrènent les parties encore saines et bouffent l'espace.
Il faut y mettre un terme!


Il faudrait ressortir les neumes pour marquer nos discours d'intonations certaines.

mercredi 8 mai 2019

Quelques images d'Instagram




Voici quelques images tirées du compte Instagram du professeur Ducroque.


Les cris si délicats des mots emprisonnés dans les chairs.
Après une visite au musée d'histoire naturelle.


Le regard inversé


Forêt fluide


mardi 7 mai 2019

J'écris sur l'eau

Comme le vent qui exalte 
Les poussières
Des déserts ocres et bleus
J'écris sur l'eau.

Comme ces nuages bas 
Historiant l'horizon au couchant
J'écris sur l'eau.

Comme la pluie oblique
Qui raye mes carreaux
J'écris sur l'eau.

Comme le merle sautillant
Qui trace ton nom sur la neige
J'écris sur l'eau.




Comme la crevette agile
Qui raconte ses souvenirs de sable
J'écris sur l'eau.

Comme le funambule oscillant
Qui signe le ciel les bras dansants
J'écris sur l'eau.

Comme la bougie qui pleure
Eclairant mes pinceaux
J'écris sur l'eau.

Comme l'ombre de ceux qui passent
Et ne reviennent pas
J'écris sur l'eau.